Par Iurie Roşca

Le chanteur russe SHAMAN. Source
L’univers glauque de Piknik, le groupe qui se produisait au Crocus City Hall le 22 mars 2024

La monstrueuse attaque terroriste du 22 mars, qui s’est produite dans un centre de loisir dans la capitale russe avec un nom qui démontre que le pays se plie au mouvement général de la mondialisation avec la langue anglaise, le Crocus City Hall, est l’évènement le plus commenté de ces derniers jours. Politiciens et analystes de tous bords font des recherches sur les auteurs de cet acte de guerre asymétrique/hybride, essayant d’estimer ses conséquences et se positionnant de façon prévisible, soit comme admirateurs et promoteurs de Poutine, soit comme ses ennemis irréconciliables. Mais je voudrais étudier ce sujet sous une perspective différente. En un mot, à partir de la perspective de la subversion méthodique exercée depuis au moins un siècle, pour tenter de dissoudre toute forme d’identité collective par l’ingénierie sociale connue sous le nom de « musique moderne » et, plus largement, la culture de masse. 

Il suffit de se souvenir du rôle très particulier que l’Institut Tavistock a joué dans le développement de ces stratégies de contrôle mental et comportemental. Nous mettons ici de côté l’art moderne dans sa totalité, de l’art visuel à l’architecture, le théâtre et le cinéma, et faisons seulement quelques remarques sur l’anti-musique moderne. Son rôle néfaste est difficile à surestimer.

Le jazz, le blues, le rock and roll, le hard rock, le heavy metal, le hip hop ou rap etc, sont juste quelques variantes du bruit plus ou moins rythmique et traumatisant qui s’est répandu à travers le monde entier comme un fléau mortel qui dissous toute tradition, anéantit toute religion, dynamite tous les codes moraux et pulvérise toute culture bâtie au cours de plusieurs millénaires de civilisation humaine. Cette arme de masse s’est insinuée profondément partout dans le monde grâce aux technologies modernes. C’est la « culture de masse » qui tue la culture populaire comme classique. Elle fait partie d’un plan général visant à standardiser et à homogénéiser toutes les collectivités humaines, représente une force énorme de domination psychologique et de contrôle mental. 

La Société du spectacle – politique, culturelle ou sportive – n’est plus capable de regarder en arrière pour voir dans quelle piège elle est tombée, ni même de regretter sa propre dissolution dans le melting-pot pot de la mondialisation. Par conséquent, tous ceux rejoignent le camp anti-mondialiste doit prendre ses distances avec la culture de masse et se battre pour un retour à la tradition. Mais aujourd’hui, l’homme ne peut plus comprendre OÙ, QUAND et COMMENT la fracture historique qui a jeté l’humanité hors de son cours naturel s’est produite.

Le Nouvel Ordre Mondial est à l’offensive partout dans le monde, non seulement en imposant modèle sociopolitique unique (république, démocratie, souveraineté populaire), un modèle économique universel unique (capitalisme libéral), mais aussi un modèle de loisir unique (une absurdité dans une société traditionnelle!), tourisme, sport et distraction.

Un gouvernement mondial a besoin de la création d’un état mondial, une économie mondiale, un système financier mondial (MNBC), une force de police mondiale, une armée mondiale, un système de santé mondial (OMS). Mais pour que tout cela soit imposé plus facilement, les masses doivent être acculturés selon une recette unique de crétinisation collective avec ce qu’on croit être de la musique moderne, qui est en fait l’antithèse de l’euphorie, de l’harmonie et de la beauté.

L’esthétique de la laideur a triomphé partout. Ce phénomène caractéristique de la « société de masse » est accompagné de la dépravation morale, de la promiscuité, de la rupture des relations entre générations, servant au narcotique le plus efficace qui anesthésie tout aspiration élevée, toute élévation intellectuelle, tout élan patriotique et toute trace de conscience religieuse. Ces dernières décennies, le rythme et l’ampleur de la crétinisation connue sous le nom de Sex, Drug and Rock & Roll est devenue encore plus réussie. En plus de l’électricité (la condition minimum pour l’expansion de la culture de masse), la radio, la télévision et internet sont apparus.

Ce poison mortel qui transforme des foules de gens en troupeaux sous-humains a affecté la Russie de façon aussi catastrophique que le reste du monde, et les « élites politiques » ne sont pas plus élevées que les gens ordinaires. La guerre totale et irréconciliable entre l’Occident collectif et la Russie a eu que peu d’effet pour désintoxiquer ce pays du poison de la culture de masse venue de l’Occident.

Où s’est donc passée l’attentat terroriste le soir du 22 mars ? Dans un centre de loisir qui n’a rien à voir avec la langue et la culture russes : le Crocus City Hall. En fait, la culture de masse toute entière au plan mondial est déversée avec un succédané de langue anglaise qui est devenue la langue de la mondialisation.

Le groupe de rock « russe » PIKNIK

Qu’est-ce qui poussé des milliers de Russes à se rassembler à cette salle de concert en cette soirée fatale ? Le groupe de rock populaire russe Piknic. Mais on sait que depuis au moins un demi-siècle, que ce genre de supposée musique a une inspiration satanique. Et ce n’est pas une figure de style ou une exagération, mais une réalité confessée par les stars mêmes de cette pratique démoniaque, qui ont admis leur pacte avec le diable en échange de la popularité et de la richesse. Que font de telles pratiques de diabolisation de masse dans un pays qui affirme s’opposer à un Occident dégénéré, perverti et malfaisant ? La combination des mots « rock russe » ne sonne-t-elle pas comme un oxymore, une contradiction dans les termes, un absurdité logique ? Il suffit de jeter un coup d’œil sur quelques photos de ce groupe de producteurs hypnotiques, en transe, ivres de son, stridents, et des textures qu’ils beuglent depuis la scène, pour comprendre l’élévation culturelle et l’élégance esthétique que dégagent ces monstres macabres vêtus de noir, avec des lunettes de soleil pour cacher leurs yeux inhumains.

SHAMAN, le favori de Poutine, symbole de la dégénérescence culturelle

On doit se souvenir que des milliers de gens se sont rassemblés pour ce concert ainsi que pour faire du shopping dans le même centre de loisir le vendredi de la première semaine de Carême ou la Résurrection du Sauveur du monde Jésus-Christ (dans le calendrier liturgique orthodoxe – NdT). C’est une période où chaque chrétien orthodoxe s’abstient de toutes fêtes et de tous évènements divertissants, pour se consacrer à la prière, l’humilité et la lecture de livres religieux. Chaque soir de la première semaine de cette période de l’année liturgique, des services divins se tiennent avec une sobriété et une importance particulière. Les gens présents lors de cette soirée fatale du vendredi 22 mars ont préféré aller au concert et au shopping, et non à l’église. 

Je comprend parfaitement qu’une telle approche peut scandaliser profondément les gens qui croient plus en la religion des droits de l’homme et de la liberté illimité qu’en Dieu. Je n’ai pas non plus l’intention de prôner une croyance religieuse. Je souhaite simplement constater que la Russie a perdu la guerre religieuse, spirituelle et culturelle en cédant à la culture de masse occidentale. Les stratégie de guerre non-militaire des mondialistes s’est révélée plus efficace que les guerres militaires sur le champs de bataille ukrainien.

Le duo patriotique Poutine/SHAMAN

Pour démontrer à quel point la culture de masse a affecté la Russie, il suffit de se souvenir du duo embarrassant du président russe Vladimir Poutine et de la star de la pop avec un nom volontairement transcrit en anglais, SHAMAN. Cela s’est passé dans la soirée du 22 septembre 2022 sur la Place Rouge, lorsque le Kremlin a déclaré l’inclusion officielle dans l’état russe de quatre régions ukrainiennes : Donetsk, Kherson, Lougansk et Zaporojié.. Mettons à part le fait que la Russie n’a toujours pas réussi à prendre le contrôle de ces territoires et accordons-nous sur le fait que même si les deux chanteurs interprétaient l’hymne national russe, cette association ne rend pas crédible l’affirmation qu’elle représente une civilisation alternative à l’Occident décadent. 

Mais ce qui n’est pas moins surprenant, c’est que le fait que, pendant les deux années d’opération militaire spéciale en Russie, les spectacles avec des monstres de la culture de masse, des évènements culturels, des distractions dans les boîtes de nuit et les discothèques ne se sont jamais arrêté une seule journée. Si cela n’est pas seulement une ignorance de la guerre non-militaire, alors la seule explication, c’est que les dirigeants de la Russie tolèrent ce divertissement continuel en tant que façon de garder les masses dans un état de léthargie qui pourrait sinon réveiller politiquement la jeunesse de ce pays.

D’ailleurs, même l’évènement tragique du 22 mars n’a pas changé le programme culturel en Russie. Le compte patriotique Telegram Katjusha vient juste de publier les informations suivantes :

Aliona Shvets, star de la culture de masse « russe »

« La déchéance n’a aucune limite ! Le pays est en deuil après l’attentat terroriste qui a tué une centaine de personnes, l’ennemi bombarde Belgorod et Sébastopol, les chrétiens orthodoxes sont dans un jeûne important, et à Rostov ils préparent un concert d’Alena Shvets, une propagandiste pro-pédérastie qui confie également son amour pour « l’Ukraine. » Le mouvement de pervers sexuels est reconnu comme extrémiste en Russie en particulier pour les autorités de la région de Rostov. »

Iurie Roşca

Source : Telegra.ph