L’Occident a beaucoup à apprendre de la fête philippine du Nazaréen noir

Ce qui va suivre est une réflexion sur la signification religieuse et politique du concept de translation*. Je soutiendrai que la translation d’Israël dans le langage du christianisme, c’est l’Église. Mais l’Occident doit retourner au mystère de l’ecclesia dolens, en suivant l’exemple des Philippins.

Chaque année pour le 9 janvier, des millions de Philippins descendent dans la rue pour participer à la Traslación, la procession qui marque le passage ou le transfert de l’icône du Nazaréen noir.

La procession commémore le transfert de la statue le 9 janvier 1787 d’une Église à Luneta Park à l’église Saint Jean-Baptiste, communément appelée église Quiapo.

La statue a été amenée dans l’archipel asiatique par les conquistadors espagnols en 1606. La sculpture qui représente un Christ à la peau sombre portant la croix au Calvaire, a été fabriquée par un artiste mexicain inconnu et amenée aux îles par un prêtre augustin. On dit qu’elle a survécu miraculeusement à un incendie sur le navire qui était en route pour les îles. Les Philippins affirment que la statue a été à l’origine de nombreux miracles.

Chose intéressante, Saint Jean-Baptiste est complètement effacé par la dévotion au Christ dans la procession du Nazaréen noir. Voici ce que dit Jean-Baptiste dans Jean 3:30 :

« Il faut qu’il croisse et que je diminue. »

C’est sans aucun doute le cas aux Philippines. L’église Saint Jean-Baptiste devient un véhicule pour l’adoration du Christ.

Pour être in Christo, l’homme doit se purger de tout égotisme. Il doit mourir spirituellement pour renaître dans le Christ. Dans la fête du Nazaréen noir, un précepte profondément théologique est accompli, translaté pour ainsi dire, dans le domaine culturel.

Les augustins récollets furent l’ordre religieux essentiel de l’évangélisation des Philippines. Ils ont émergé du mouvement déchaux au sein de l’ordre augustin créé par Thomas de Andrade (Thomas de Jésus) au XVIe siècle. Il allait devenir une « province » séparée de l’ordre augustin, mettant l’accent sur une pratique stricte des règles augustines. La pauvreté et la vie communautaire étaient au cœur des Augustins récollets. Les moines allaient jouer un rôle actif dans la construction, tant matérielle que spirituelle, de la société.

Les augustins récollets ont joué un rôle indispensable dans l’édification de la nation philippine, avec des contributions importantes à l’industrie et l’éducation.

Saint Nicolas de Tolentino fut le premier augustin à être déclaré saint, le saint patron des âmes du purgatoire et des enfants, les augustins récollets aux Philippines ont une dévotion particulière pour lui. Il y a ainsi, de Thomas de Jésus à Saint Nicolas de Tolentino, un thème commun du Christ souffrant, de l’Église souffrante et des âmes souffrantes des hommes. Dans son ouvrage Os Trabalhos de Jesus, Les souffrances de Jésus, Thomas de Jésus évoque plusieurs fois la bénédiction par le Christ des méchants qui essayaient sans cesse de le prendre au piège. Est-ce la bénédiction des mauvais ?

Ecclesia dolens

Saint Nicolas de Tolentino est le saint patron des saintes âmes du purgatoire. L’Église a trois parties : ecclesia militans, l’Église militante ; ecclesia poenitentes ou dolens, l’Église pénitente ou souffrante et ecclesia triumphans, ou Église triomphante. Ces parties correspondent au Christ respectivement sur terre, au purgatoire et aux cieux. La dévotion à Saint Nicolas de Tolentino, répandue au Philippines atteste des liens que les catholiques y ont avec l’Église souffrante.

Bien que la fête du Nazaréen noir rassemble parfois des millions de participants, en faisant l’évènement le plus important de l’année et – sans conteste la procession catholique la plus spectaculaire du monde – il y a peu sinon aucune attention affichée en Occident.

La plupart des Européens et des Américains n’ont probablement jamais entendu parler du Nazaréen noir. C’est sans doute du au fait que les Philippines n’est pas un endroit « important, » étant de fait un pays asiatique pauvre du Tiers Monde.

Mais il y a des raisons convaincantes pour s’intéresser à cette procession religieuse car elle a beaucoup à nous apprendre, pas tant sur les Philippines, mais sur les conditions morales et culturelles nécessaires à toute société multiculturelle viable.

Les trois pouvoirs de Dieu

Le Nazaréen noir est souvent mentionné sous l’appellation de Nuestro Senor Jesus Nazareno de las Tres Potencias, Notre Seigneur Jésus de Nazareth des trois pouvoirs.

La couronne d’épines sur la tête du Nazaréen noir a trois excroissances qui représentent les trois pouvoirs de Dieu. Ces distinctions viennent des trois mots principalement utilisés dans le Nouveau Testament en grec pour pouvoir. Exousia se réfère à l’intangibilité de Dieu, et son autorité hiérarchique. Dunamis signifie le pouvoir tangible de la rédemption et de la guérison, alors que kratos veut dire la force de Dieu.

Le paradoxe de la faiblesse de Dieu révélant sa divinité et sa noirceur révélant sa sainteté, contient une leçon pour notre temps. Si, dans cette époque, l’Église traverse effectivement une passion spirituelle et mystique, il est approprié qu’en un sens, cela nous horrifie.

Cependant, la contemplation des trois pouvoirs de Dieu devrait nous consoler en nous rappelant la sagesse et l’omnipotence infinie de Dieu.

Fiducia Supplicans et le Nazaréen noir

Fiducia Supplicans, la récente publication du Vatican qui réaffirme l’enseignement traditionnel sur le mariage a provoqué la polémique à cause de son enseignement sur la possibilité de bénir des pécheurs. Elle ne cautionne pas le mariage gay, ni la bénédiction des unions du même sexe. Elle dit simplement que le prêtres peuvent bénir des couples homosexuels.

Bien sûr, le document est emplie de l’ambiguïté habituelle qui est devenue la caractéristique de nombreuses encycliques post-Vatican II et il sera certainement utilisé par des prêtres sodomites pour bénir des couples sodomites. Le document aurait du rappeler au croyant que la sodomie est l’une des quatre peccata clamantia, des péchés qui crient, des péchés qui s’écrient vers les cieux pour la vengeance !

Si le cardinal Fernandez avait eu l’intention d’éduquer ses ouailles, il aurait du faire un peu de sociologie et expliquer comment les trois autres péchés qui crient, l’homicide, la spoliation des travailleurs et l’oppression des pauvres sont tous liés à la sodomie. L’enseignement de l’Église sur la sodomie est peu différente de celle de Marx et Engels qui s’y référaient en tant que décadence bourgeoise. La sodomie, le meurtre et le capitalisme débridés font tous partie de la même pathologie sociale. Mais ce n’est pas ce qu’on pourrait attendre de Fernandez.

Ceci dit, le document ne semble pas contredire le magistère de l’Église. Cependant, à en juger de certaines de ses publications privées, le cardinal

Fernandez, Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, semble être un pervers maléfique.

Mais l’Église a toujours eu des éléments malfaisants dans les lieux de pouvoirs et cependant, cela perdure. En pensant à l’Église en tant que Corps mystique du Christ s’agissant de la crise actuelle, on pourrait dire à nouveau que l’Église subit une passion mystique. Si c’est vraiment le cas, alors le Christ devrait apparaître en tant que péché ou plutôt, en tant qu’offrande pour le péché. Dans 2 Corinthiens 5:21, voici ce que dit St Paul :

« Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu. »

Paul ne veut pas dire que le Christ devient lui-même péché. Une personne ne peut pas devenir un nom abstrait et Dieu ne peut pas devenir l’opposé de lui-même. Le Christ se fait plutôt offrande pour le péché pour expier nos péchés. Dans l’ancienne religion hébraïque, les offrandes étaient le plus souvent des holocaustes. Par conséquent, elles avaient une apparence noircie.

Revenus à l’idée du Nazaréen noir, on devrait se poser la question suivante : le Nazaréen noir ne serait-il pas l’image de l’Église de notre temps ? Le Corps mystique du Christ, noirci et tombé par le poids de nos péchés ?

Mais regardez les catholiques philippins ! La procession commence souvent à 5 heures du matin et peut durer jusqu’à 22 heures. La procession de cette année était la plus courte de toute, mais a néanmoins duré 14 heures. De nombreux fidèles accompagnaient l’icône pieds-nus. Il y a sans doute ici une leçon à retenir sur ce qu’on devrait appeler en des termes quasiment marxistes, une praxis catholique.

Source : Al Jazeera

Le professeur d’anthropologie culturelle Nestor Castro explique que :

« La majorité des Philippins sont des pauvres et ils peuvent s’identifier avec les souffrances de Jésus-Christ car eux aussi souffrent au quotidien. C’est pourquoi nous devons comprendre qu’aux Philippines, le Christ souffrant est plus populaire que le Christ ressuscité. Nous n’avons pas beaucoup de célébrations sur le Christ ressuscité car de nombreux Philippins ressentent que nous n’en sommes pas encore là. Nous sommes encore aux temps de la souffrance. »

Les croyants savent que l’enseignement de l’Église ne peut pas changer. Fiducia Supplicans réaffirme vraiment l’enseignement traditionnel sur le mariage mais elle introduit suffisamment d’ambiguïté pour qu’elle soit interprétée par des pervers pour prôner la bénédiction des unions de même sexe. L’Église bénit les pécheurs constamment mais elle ne bénit pas le péché et ne peut pas le faire. La distinction entre le péché et les pécheurs est ici importante.

La dévotion au Nazaréen noir peut être une matière à réflexion utile. Si le Christ a été noirci par le péché alors qu’il s’avançait péniblement vers le Golgotha, l’Église doit l’être aussi dans sa passion. Cependant, l’Église n’est pas le péché. L’Église a revêtu le péché du monde et est en partie méconnaissable. Il y a beaucoup de controverse sur l’origine de la couleur du Nazaréen noir. L’opinion traditionnelle, c’est qu’elle a été sauvée d’un incendie. Une autre explique que les cierges sont la cause de la teinte sombre. Une opinion couramment admise explique que la statue a été sculptée dans du bois de mesquite. Cependant, c’est l’explication miraculeuse qui a conféré beaucoup d’autorité à cette histoire.

La liturgie du pauvre en esprit

La liturgie de la fête du Nazaréen noir commence avec Nombres 21:4-9, qui est empruntée au récit du serpent d’airain. Je vais relater l’histoire en entier ici pour le replacer dans notre contexte politique et religieux actuel. Alors que les Israélites traversent le désert, certains d’entre eux sont emmenés en captivité par le roi de Canaan.

Les Israélites font une alliance avec Dieu en disant :

« Si vous livrez ce peuple entre mes mains, je dévouerai ses villes à l’anathème. »

Le Seigneur donna son accord et l’endroit fut renommé Horma, le lieu de la destruction. De façon allégorique, les Cananéens représentent le péché qui doit être totalement détruit. Ainsi, il y a là le contexte politique d’un peuple conquérant qui fait un pacte avec Dieu pour détruire un autre peuple en échange d’une libération d’otages. Cela ne vous rappelle rien ? Nous pouvons, sans aucun doute, imaginer des rabbins en Israël aujourd’hui citer de tels passages pour justifier leur génocide barbare à Gaza, la nouvelle Horma.

Par la grâce de Dieu, les Israélites ont détruit le péché (les Cananéens) et les œuvres du péché (les cités de Canaan). Dieu avait promis à son peuple de grandes récompenses pour sa dévotion. Puisque l’Ancien Testament est une typologie du Nouveau Testament, Augustin nous explique que : « Dans l’Ancien Testament, le Nouveau est dissimulé et dans le Nouveau, l’Ancien est révélé. » Les sionistes n’ont jamais compris ce commentaire. Au contraire, aveuglés par l’orgueil, ils voient seulement eux-mêmes et non le Christ dans l’Ancien Testament et l’utilisent impitoyablement pour asservir et assassiner leurs voisins.

Au XVIe et XVIIe siècle, les Espagnols ont eu aussi de grandes récompenses pour leur dévotion au Christ. Ainsi, des conversions massives ont suivi la conquête relativement aisée de l’archipel asiatique. Mais la cupidité a affaibli l’empire et la destruction s’en est ensuit. Après la conquête de Canaan, les Israélites ont commencé à se plaindre de la misère de leur condition matérielle. Alors Dieu a envoyé le serpent pour les mordre. Dans le livre de la Genèse, le serpent représente Satan.

« Nous avons péché, car nous avons parlé contre Yahweh et contre toi. Prie Yahweh, afin qu’il éloigne de nous ces serpents. » Nombres 21:7

Moïse étant un modèle du Christ, nous devrions penser à l’Église lorsqu’ils disent « parlé contre toi. » Quelle leçon peut-on en tirer pour aujourd’hui ?

Puis Dieu ordonne à Moïse de fabriquer un serpent d’airain et de le mettre sur un mât.

“ Moïse fit un serpent d’airain et le plaça sur un poteau, et, si quelqu’un était mordu par un serpent, il regardait le serpent d’airain, et il vivait.” Nombre 21:9

C’est une préfiguration de la crucifixion. C’est, en un sens, le Christ « devenant péché. »

Le psaume de méditation est tiré de Psaume 78:34-38, où Dieu punit les Israélites pour leur méchanceté.

« Quand il les frappait de mort, ils le cherchaient, ils revenaient, empressés à retrouver Dieu, ils se rappelaient que Dieu était leur rocher,et le Dieu Très-Haut leur libérateur. Mais ils le trompaient par leurs paroles, et leur langue lui mentait ; leur cœur n’était pas ferme avec lui, ils n’étaient pas fidèles à son alliance. Mais lui est miséricordieux :il pardonne le péché et ne détruit pas ; souvent il retint sa colère,et ne se livra pas à toute sa fureur. »

La seconde lecture est prise de la lettre de Saint Paul aux Philippiens :

« bien qu’il existât dans la forme de Dieu, il n’a pas regardé comme une proie son égalité avec Dieu ; mais il s’est anéanti lui-même, en prenant la forme d’esclave, se rendant semblable aux hommes, et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui ; il s’est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. »

La lecture finale de la liturgie du Nazaréen noir est empruntée à l’évangile de Jean :

« Et cependant nul n’est monté au ciel que celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel. Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui. » Jean 3:13-18

Les différentes significations de la « translation »

Il y a quelques éléments à considérer ici. La première, c’est la notion de transfert de la translation elle-même. La fête du Nazaréen noir n’est pas simplement un transfert ou une « translation solennelle » d’une icône du Christ, c’est aussi une translation et un transfert de l’âge d’or catholique espagnol en Asie. La classe dirigeante aux Philippines est plus influencée par l’idéologie judéo-protestante de cupidité et d’individualisme introduite par l’impérialisme américain que la classe ouvrière. La seule chose qui demeure de l’Espagne impériale et ce qui lui a permise de prospérer au départ, c’est la foi.

Les Philippines catholiques est une nation fière de son héritage espagnol. Elle ne cherche pas à éliminer ou effacer les belles églises et les édifices municipaux construits par les Espagnols. La nation porte encore le nom de son grand patron le roi Philippe II d’Espagne. L’archipel a été largement conquis et évangélisé par la Nouvelle Espagne, aujourd’hui le Mexique.

Et plus de la moitié des 500 colons espagnols étaient métis et amérindiens. Lorsque le conquistador lopez de Legazpi a pris la mer à la recherche des îles épicées (Moluques) le 20 novembre 1654, il nomma ses quatre navires le Saint-Paul, le Saint-Pierre, le Saint-Luc et le Saint-Jean. Il était accompagné par six missionnaires augustins. Les semences du christianisme avaient déjà été semées par Ferdinand Magellan qui avait pris la mer à la recherche des îles épicées en 1521. Il s’était présenté au roi de Cebu avec une icône de l’Enfant Jésus, le Santo Niño, qui est l’icône la plus ancienne et la plus vénérée des Philippines. L’Empire espagnol n’avait pas fait ses conquêtes par la seule force ; il les avait faites par sa fidélité aux Évangiles. Des centaines d’années d’érudition judéo-protestante ont beaucoup fait pour assombrir ce fait.

Santo Niño de Cebu. Source

Ce fut la première grande période de la mondialisation, mais sous une forme très différente. Elle répandit la seule véritable foi et a sanctifié la famille, comme un reflet de la Sainte Trinité elle-même. Les Espagnols ont fait leurs conquêtes avec les images d’un enfant divin et d’un homme-dieu souffrant. Le concept de l’homme souffrant pour le salut des autres est anathème pour la nouvelle contre-civilisation promue par la mondialisation contemporaine. Par conséquent, les simples vertus du travail, de la famille et de l’Église ont été supplantées par l’hédonisme, l’individualisme et les mass médias.

Saint-Thomas d’Aquin définit le caractère efféminé ainsi : c’est la condition dans laquelle un homme n’a pas la volonté de renoncer à un bien à cause de difficultés qu’il ne peut pas endurer. La réticence à supporter la souffrance est omniprésente dans notre culture. La dégénérescence de l’homme occidental était déjà bien visible dans l’Amérique prospère des années 1950. Voici ce qu’avait écrit Mgr Fulton Sheen :

« Je pense que la situation politique et religieuse mondiale toute entière peut être résumée en termes de divorce du Christ et de sa croix. Mettez le Christ sans la croix à droite et la Croix du Christ sans le Christ à gauche. Qui prend le Christ sans la croix ? Notre civilisation occidentale décadente. Le Christ est faible, efféminé et sans autorité pour dégager les acheteurs et les vendeurs des temples, et ne parle jamais d’auto-discipline, de retenue et de mortification. Qui a pris la croix sans le Christ ? La Russie et la Chine, où il y a un dévouement pour une idéologie commune, l’usage de la discipline et de l’autorité pour maintenir la paix et l’ordre. Mais aucun des deux ne peuvent guérir. »

De nos jours, la gauche prolétarienne a dégénéré encore plus. Désormais, les leaders de la gauche sont plus intéressés par le changement de sexe et le sauvetage de la planète plutôt que par la dictature du prolétariat.

Tout comme l’alliance de Dieu est passée des Juifs aux gentils, l’Église devenant le Nouvel Israël, ce qui était vrai et bon dans l’Espagne impériale est passée aux Philippines. Si le pays demeure économiquement pauvre, cela a plus de rapport avec l’idéologie judéo-protestante qui lui a été imposée par l’impérialisme américain depuis la fin du XIXe siècle, où des kleptocrates comme les Marcos père et fils ont gouverné au nom des intérêts américains, au détriment de la classe ouvrière. L’impérialisme américain tente actuellement de normaliser la sodomie aux Philippines et il semblerait que le pouvoir en exercice va tenter de subvertir la culture nationale pour répandre ses obscénités.

Un facteur important de la soumission des Philippines aux intérêts américains fut le rôle de la franc-maçonnerie. Tous les mouvements nationalistes du XIXe siècle comme le Katipunan ont été dirigés par des membres du Grand Orient d’Espagne.

Les Philippines ont été conquises et gouvernées par la Nouvelle Espagne, l’ancien nom du Mexique, sous l’égide de la Couronne espagnole. La souveraineté espagnole a été établie aux Philippines en accord avec la Doctrine de la découverte qui stipulait que tous les territoires découverts par les monarchies chrétiennes passaient sous leur souveraineté. Ce fut clarifié par le pape Alexandre VI dans sa bulle Inter Caetera adressée au roi Ferdinand et la reine Isabelle d’Espagne.

Ce document stipulait que la conquête espagnole du nouveau monde devait être au service de l’évangélisation de ses habitants barbares :

« que l’exaltation toute particulière en notre temps, la propagation et le développement, en tous lieux, de la Foi Catholique et de la Religion Chrétienne, le salut des âmes, la soumission des nations barbares et leur conversion à la foi elle-même. »

Le pape a aussi exhorté la monarchie espagnole à envoyer les missionnaires chrétiens les plus fervents pour éduquer les indigènes.

« Nous vous enjoignons encore, en vertu de la sainte obéissance que, suivant votre promesse dont votre très grande dévotion et votre royale magnanimité garantissent, nous n’en doutons pas, l’accomplissement, vous choisissiez, avec tout le zèle convenable, et envoyiez aux îles et aux continents précités des hommes honnêtes, craignant Dieu, instruits, habiles et propres à enseigner aux habitants et indigènes la foi Catholique, et à les former aux bonnes moeurs. A toute personne, quelque dignité qu’elle ait, fût-elle même d’état, de rang, d’ordre, ou de condition Impériale et Royale, sous peine d’excommunication majeure qu’elle encourra par le seul fait de sa désobéissance, nous interdisons rigoureusement de tenter, sans votre permission spéciale ou celle de vos héritiers et successeurs susdits, pour faire le trafic ou pour toute autre cause, l’accès des îles et des continents »

On affirme aujourd’hui que les Augustins récollets ont joué un rôle majeur dans les mouvements nationalistes du XIXe siècle, mais ce qui est rarement souligné, c’’est qu’à ce moment-là, de nombreux ordres religieux avaient été massivement infiltrés par la franc-maçonnerie.

Le pape Alexandre VI est largement considéré comme ayant été un homme malfaisant, mais il était un pape légitime, et d’un point de vue catholique, ses documents sont toujours valables. Nous devrions garder cela à l’esprit lorsqu’on on analyse les scandales du pontificat du pape François. Comme l’a montré l’historien protestant William Scott, le pape Alexandre VI était plus motivé par le désir de sécuriser des mariages familiaux et des alliances avec l’Espagne que par autre chose lorsqu’il a rédigé Inter Caetera, mais encore une fois, sous une perspective catholique, cela ne veut pas dire que le document n’avait pas d’approbation divine, car il n’avait rien de contraire à l’enseignement catholique.

La ferveur du catholicisme philippin démontre que, tout en ayant usurpé la souveraineté légitime de l’Espagne, la franc-maçonnerie n’a pas usurpé la souveraineté du Christ-Roi

Conclusion

Chaque année, de plus en plus de jeunes se tournent vers la participation à la Translation solennelle, alors que l’Occident ressemble spirituellement à Horma, le lieu de la destruction, symbolisé tragiquement par l’anéantissement de Gaza. Le lien entre les deux est, bien sûr, les Juifs et le conflit éternel entre la Synagogue de Satan et l’Église du Christ qui est la force motrice de l’histoire.

La Synagogue de Satan veut détruire la famille chrétienne. La Synagogue de Satan veut détruire l’homme chrétien en le changeant en une créature faible, efféminée et incapable de souffrance et de procréation.

Au sens littéral, la translation était une pratique essentielle pour les premiers conquistadors espagnols. Les Espagnols ont préservé ce qu’il y avait de bon dans les cultures indigènes, les sublimant dans le nouveau message de la culture chrétienne. Ils ont même préservé de nombreuses anciennes mythologies. Cependant, de nombreux historiens contemporains parlent « d’imposition » du christianisme, de « baptêmes forcés » et « d’impérialisme culturel » et, ce qui est risible, de « génocide » partout où il est question des conquistadors espagnols.

La politique catholique d’apprentissage assidu de langues étrangères a été continuée par Saint Ézéchiel Moreno y Diaz (1848-1906). Ce saint espagnol a passé de nombreuses années aux Philippines à prêcher en tagalog.

Au sens figuré, la translation est vitale si le Christianisme survit à la guerre menée contre elle par la Synagogue de Satan, car la plupart des textes publiés depuis Vatican II comportent tellement d’ambiguïté que la sorte d’herméneutique exigée pour les comprendre à la lumière de la tradition chrétienne équivaut quasiment à de la translation.

Les scandales dans l’Église sont des tentatives d’empêcher la praxis catholique, pour que les gens passent plus de temps à lire sur la corruption plutôt que de s’engager dans la prière. La Synagogue de Satan veut transformer le monde en un Horma spirituel par l’inversion totale de toutes les valeurs chrétiennes. Du latin trans, au-delà, et latus, emmener. A Horma, il n y a rien sinon des gravats laissés avant d’être emmenés car les Juifs ont déjà rompu l’alliance dans leurs cœurs. Le monde qu’ils gouvernent par la haute finance et les mass médias est un lieu de destruction, un monde de culture de la ruine, un Horma mondial.

Il n’est pas surprenant que le pape semble être Satan. Le Christ n’a-t-il pas appelé Pierre, Satan ? Mais les catholiques devraient en faire plus pour approfondir la vérité des Évangiles en démystifiant la leyenda negra, la légende noire de l’histoire de l’Espagne narrée par des judéo-protestants qui diabolisent constamment les conquistadors espagnols sous les traits de conquérants sans pitié. Les Juifs veulent un Nouvel Ordre Mondial, une ploutocratie mondiale centralisée sous le contrôle d’un rabbinat talmudique impitoyable. Les catholiques souhaitent un Ordre Mondial Chrétien, gouverné en accord avec les principes du solidarisme et de la subsidiarité.

A l’arrivée du Nazaréen noir, Saint Jean-Baptiste doit diminuer. Son église perd son nom et devient le temple du Christ, tout comme la culture espagnole est translatée aux Philippines et le monde hébreu est translaté dans le grec du Nouveau Testament. Sans translation, le monde hébreu est de la barbarie. Le Christ est né pour être translaté de Nazareth au Golgotha. En hébreu, Nazar signifie branche et Golgotha signifie le lieu du Crâne, le crâne d’Adam. La crucifixion a eu lieu sur le tombeau d’Adam. Le Fils de l’Homme, c’est à dire le fils d’Adam, devient l’arbre de la connaissance du bien et du mal et le fruit de cet arbre. Et la translation de la branche au lieu du crâne est re-translaté dans l’Eucharistie pendant le Saint Sacrifice de la Messe, qui est lui-même une translation de la crucifixion.

La fête du Nazaréen noir est importante car elle démontre que la translation, c’est tout simplement l’essence de la culture humaine mais peut-être même l’essence du christianisme lui-même. Très peu de temps après sa naissance, le Christ a été « translaté » en Égypte, la fuite en Égypte est une translation car elle représente la sécurité du Christ dans la terre des gentils, qui doivent devenir le nouveau peuple élu.

La virilité du catholicisme philippin est manifesté par les hommes qui portent l’icône, dont beaucoup sont pieds nus. Le fléau du modernisme nous a donné une Église affaiblie et efféminée. Les prêtres modernistes mentionnent rarement les Quatre dernières choses : la mort, le jugement, le paradis et l’enfer. Alors qu’il dénonçait de son pupitre le libéralisme franc-maçon qui tentait de détruire l’Empire d’Espagne et l’Église, Saint Ézéchiel Moreno expliquait que les catholiques devaient se battre comme il l’a dit

« avec un Remington dans une main, et une machette dans l’autre ! » Les catholiques ont droit à l’auto-défense.Puisque les athées de gauche et de droite sont sodomites et dégénérés de façon prédominante, c’est aux hommes catholiques de mener la guerre contre le cancer moderniste de notre société et de notre Église. Étudiant assidu du Syllabus des erreurs du pape Pie IX, Saint Ézéchiel Moreno a expliqué qu’il voulait qu’on se souvienne d’une citation de lui après sa mort : el liberalismo es pecado, le libéralisme est un péché. Il allait mourir plus tard d’un cancer, devenant le saint patron des personnes souffrant de cette maladie. Certains médecins affirment que le cancer est une sorte de champignon parasite qui s’empare progressivement du corps. N’est-ce pas ce qu’est le libéralisme pour l’Église ? La seule façon de combattre le cancer dans l’Église, c’est de désigner ses vecteurs, les Juifs. Leur domination des médias et de l’économie a transformé le monde en un Horma spirituel.

Dans l’ouvrage déjà mentionné Os Trabalhos de Jesus, Thomas de Jesus décrit les pièges tendus en permanence par les Juifs contre le Christ, conspirant contre lui à chaque occasion. Ils conspirent encore contre lui. L’existence même du judaïsme est une conspiration contre le Christ.

Les Juifs veulent voir les catholiques se diviser en différents groupes avec les polémiques sur la papauté, mais c’est la perpétuité de la praxis catholique, le saint sacrifice quotidien de la messe, qui limite le pouvoir de la Synagogue de Satan sur les gentils.

Gearóid Ó Colmáin

Source : Speardove sur Substack

* en anglais, comme en français, le terme “translation” signifie le transport de quelque chose d’un endroit à un autre, en particulier pour des reliques ou des icônes religieuses. En anglais, il a aussi le sens de traduction. Ce terme était aussi utilisé en français pour traduction mais a vieilli bien qu’on le trouve encore dans certains dictionnaires sous la forme verbale de translater, comme celui de l’Académie française. Pour retranscrire le jeu constant de l’auteur sur le terme anglais translation pour désigner tantôt le transport, tantôt la traduction, j’ai choisi d’utiliser le terme français translation dans le sens de traduction. NdlT